Une histoire de Bergères...
- Aurélie Roger
- il y a 8 heures
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Sur cette photo, la laine est en train d’être cardée. Un geste simple, lent, presque ancestral. Un geste qui marque le tout premier pas de mes chapeaux en laine feutrée.
Cette laine provient de brebis élevées à Nax et à Bramois, en Valais. Elle est le fruit d’une collaboration directe avec des bergères passionnées, qui prennent soin de leurs troupeaux dans le respect du vivant, des saisons et du rythme naturel des moutons. Ici, pas d’élevage intensif, mais des animaux de différentes races : Texel, Blanc des Alpes, Dorper... chacun porteur d’une laine unique, avec sa texture, sa densité, sa mémoire.
Aujourd’hui, une grande partie de la laine locale est malheureusement considérée comme un déchet et finit incinérée, faute de filières de valorisation. À travers mes créations, j’ai fait le choix de redonner à cette matière première toute sa place et sa noblesse. La laine n’est pas un résidu : c’est une ressource précieuse, vivante, chaleureuse, profondément liée à notre territoire.
Revenir à des fournisseurs locaux, c’est aussi revenir à une forme de simplicité. Des femmes et des hommes qui travaillent avec peu, mais avec justesse. Des bergères qui connaissent leurs moutons, leur caractère, leur laine. Des gestes transmis, une attention portée au détail, sans artifice inutile.
Chaque chapeau naît de cette rencontre : entre la terre valaisanne, l’animal, la main humaine et le temps. Le feutrage transforme la laine brute en une matière dense et protectrice, tout en conservant son authenticité. Rien n’est standardisé. Chaque pièce porte les nuances, les irrégularités et la force de son origine.

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